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Jardiner sans pesticides, c’est possible ? Depuis la promulgation de la loi Labbé, certains produits phytosanitaires ou produits phytopharmaceutiques (PPP), autrement dit, des pesticides chimiques sont interdits.
Dans les collectivités puis auprès des particuliers, le mouvement zéro phyto s’est répandu peu à peu. Des pancartes souvent mises à l’entrée des communes l’annoncent d’ailleurs, non sans fierté : Ici, c’est zéro phyto ! Comprenez, ici, nos jardiniers n’utilisent pas de pesticides ou d’herbicides pour nettoyer, entretenir et désherber les espaces verts publics.
Avec nos moutons répartis partout en France qui broutent et se régalent d’herbe et de mauvaises herbes, il nous semblait très intéressant d’aborder ici sur le blog d’Ecomouton consacré à l’éco-pâturage, la thématique du zéro phyto.
De quelle loi s’agit-il exactement ? Qui est concerné par le zéro phyto ? Quels produits phytosanitaires sont interdits à l’usage ? Quels sont les risques ? Pourquoi interdire les pesticides ? Et quelles sont les alternatives pour entretenir et désherber sans pesticides ? Enfin, à la toute fin de l’article retrouvez notre mini FAQ spéciale Zéro Phyto ainsi qu’une sitographie listant des références pour aller plus loin sur cette question qui nous concerne toutes et tous.
Zéro phyto : contexte et promulgation de la loi Labbé
Depuis le 1er janvier 2017, les produits phytosanitaires sont interdits dans les collectivités. Autrement dit, les services paysagers et les agents, les cantonniers et les jardiniers des collectivités n’ont plus le droit d’utiliser des produits phytosanitaires dans les espaces verts, les forêts, les voiries et les promenades accessibles au public.
Puis en 2019, les particuliers n’ont plus, à leur tour, le droit d’acheter des pesticides pour jardiner et désherber.
En 2022, de nouveaux lieux privés, mais ouverts au public sont à leur tour concernés par ces mesures comme les établissements de santé et d’enseignement, les zones de loisir, touristiques, commerciales ou de service accueillant du public. Les hôtels, les terrains de camping, les cimetières ou les terrains de sports sont aussi concernés.
Les pesticides, de quoi parle-t-on exactement ?
Produits phytopharmaceutiques, produits phytosanitaires ou pesticides, plusieurs appellations pour une même finalité : tuer la "mauvaise herbe" et/ou tuer les animaux et insectes nuisibles. Rappelons que pesticide vient de -pest, insectes nuisibles et -cide, tuer.
Parmi les pesticides, on peut distinguer trois grandes catégories de substances nocives:
- Les herbicides tuent les herbes et autres végétations non désirées. Le problème ? Elles ralentissent, altèrent, dérèglent ou court-circuitent la croissance des autres plantes qui ne sont pas ciblées. Parmi les herbicides, on retrouve l’acide sulfurique.
- Les fongicides tuent les champignons et les moisissures qui parasitent et envahissent les plantes et les cultures.
- Enfin les insecticides tuent les insectes qui parasitent les cultures. Il s’agit des insecticides les plus dangereux, les plus toxiques et les plus polluants. Parmi les insecticides, on retrouve l’arsenic ou encore les POP, polluants organiques persistants.
Et le glyphosate dans tout ça ?
Le très médiatique glyphosate, est une substance active que l’on retrouve dans certains herbicides (le brevet est passé dans le domaine public depuis 2000) et notamment dans le Roundup, l’herbicide non sélectif d’où son appellation d’herbicide total du fabricant américain Monsanto.
Très utilisé en agriculture (c’est le désherbant le plus vendu au monde) pour éradiquer les plantes et végétaux des champs, le glyphosate cristallise les débats.
En 2015, le Circ, organisme de l’OMS, classe le glyphosate comme « cancérigène probable ». En 2018, le géant allemand Bayer rachète Monsanto. Pour éviter les poursuites devant la justice, il débourse pas moins de 10 milliards de dollars pour acheter le silence de 100 000 plaignants qui accusent la firme d’être responsable de leur cancer.
Après de nombreuses péripéties, en 2023, le glyphosate est renouvelé pour 10 ans par l’Union européenne.
Face au lobbys très forts et aux rapports de scientifiques faussés (et payés par Monsanto), difficile de faire la part des choses. Plusieurs certitudes sont cependant avérées concernant le glyphosate : le glyphosate réduit la biodiversité du sol et diminue la proportion d’espèces natives, c'est une certitude. De très fortes suspicions ont été établies en rapport avec notre santé (santé des hommes mais aussi des animaux). Le risque de développer certains cancers dont le lymphome non hodgkinien, la maladie de Parkinson ou encore des troubles cardio-vasculaire a été établi.
Pourquoi interdire ces produits phytosanitaires ?
L’interdiction des PPP s’explique pour plusieurs raisons évidentes :
- D’une part, les produits phytopharmaceutiques ont un impact sur la santé des hommes à court et à moyen terme. De nombreuses études mettent en évidence le lien entre pesticides et cancer de la prostate ou leucémie entre autres, (comme cette étude sur les enfants habitant à côté de vignes qui sont plus à risque de développer une leucémie), pesticides et maladie de Parkinson, pesticides et malformations, pesticides et troubles de la fertilité, pesticides et troubles cognitifs.
Pour aller plus loin : Pesticides et effets sur la santé : Nouvelles données, le communiqué et dossier de presse de l’Inserm
- D’une autre part, leur usage a des conséquences directes et nocives sur l’environnement et la biodiversité locale et ultra locale. Tout simplement : en détruisant la « mauvaise herbe », le produit tue aussi certains insectes. La biodiversité locale est ainsi mise à mal. Les insectes pollinisateurs non ciblés par certains pesticides sont pourtant victimes de ces produits. L’usage de ces substances chimiques est nocif et dérègle fortement la vie des écosystèmes. Et c’est alors tout l’équilibre de la faune et de la flore qui est attaquée, déréglé et altéré.
Les alternatives aux produits phytosanitaires
Face à ces problématiques des solutions et alternatives existent. Le zéro phyto mis en place par les collectivités est un premier pas. Revoir sa manière de jardiner et d’entretenir les espaces verts, pratiquer la fauche raisonnée et la fauche tardive, accepter de cohabiter avec les espèces vivantes si minuscules soient-elles.
Entretenir toujours, mais de manière plus douce, plus respectueuse. Laisser des zones en jachère, ériger des hôtels à insectes, faire des paillages naturels (et pourquoi pas avec de la laine de mouton ? ), mais aussi bien évidemment revenir à des pratiques qui fonctionnaient très bien autrefois : l’éco-pâturage par exemple. Ramenons les animaux au centre de nos villes et de nos villages. Ils occupent les lieux, fertilisent les sols et broutent l'herbe toute l'année.
Pour aller plus loin sur le zéro phyto, les meilleures références
Si la question du zéro phyto vous intéresse, voici une sitographie qui est appelée à évoluer. Elle est composée de sites qui font autorité et qui se consacrent à cette thématique essentielle sur notre manière de jardiner et d’entretenir nos espaces verts aujourd’hui :
- Eco Phyto Pro, la référence des gestionnaires d’espaces verts, réduire et améliorer l’utilisation des phytos, une mine d’information qui propose une veille et des documents classés par thématiques : infrastructures linéaires, espaces verts, espaces aquatiques, terrains sportifs.
- EcophytoPIC, le portail de la Protection Intégrée des Cultures.
- Jardiner Autrement,
- Plante&Cité, Ingénierie de la nature en ville.
Mini FAQ Zéro Phyto
C’est quoi le programme objectif zéro phyto ?
Avec la loi Labbé, les collectivités ont depuis 2017, l’obligation d’entretenir leurs espaces verts sans pesticides. C’est l’objectif zéro phyto.
C’est quoi exactement le zéro phyto ?
Le zéro phyto, c’est zéro produits phytosanitaires, autrement dit zéro pesticides.
Quels sont les produits phytosanitaires interdits ?
Tous les produits phytosanitaires sont interdits dans les espaces publics et chez les particuliers depuis 2017, excepté les produits biocontrôle et utilisés dans l’agriculture biologique.
C’est quoi la loi Labbé ?
La loi Labbé vise à mieux encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national. Ainsi dans un premier temps, les espaces verts, les forêts, les promenades et les voiries accessibles au public étaient concernées. En 2023, les cimetières et les terrains de sport sont aussi concernés par cette loi. Les lieux précédemment cités doivent être entretenus donc sans produits phytosanitaires sauf, pour raisons de sécurité.
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