La médiation animale

Après nous être intéressés à l’agriculture urbaine le mois dernier, nous avons souhaité consacrer notre article focus de ce mois-ci sur le pouvoir de nos amis les animaux sur notre propre santé et notre équilibre. Ce mois-ci nous nous intéressons à la médiation animale.

Chez Ecomouton, nos bergers et bergères rencontrent souvent du public. Nous présentons nos béliers et nos brebis au public (jeune et moins jeune) au cours d’animations et de rencontres. Cela apporte indéniablement du lien social, éveille les curiosités et responsabilise. Cela a d’ailleurs été prouvé : l’éco-pâturage, en plus de ses avantages économiques et écologiques, enrichit la vie sociale. Incontestablement la proximité avec l’animal apporte son lot d'émotions !

Cette proximité est aujourd’hui utilisée de plus en plus pour apaiser, soulager, guérir (et bien plus encore) les humains. Grâce à la médiation animale, le rapport humain-animal n’a jamais été aussi étroit et précieux. Nos amis à poils peuvent nous apporter tant ! Une raison de plus de respecter nos animaux (animaux de compagnie mais pas seulement évidemment) et de les aimer au quotidien. 

Qu’est-ce que la médiation animale ?

Avant d’aller plus loin, définissons ensemble la médiation animale. Comment se définit-elle exactement ? Quels sont les acteurs ? Quels sont les enjeux ? Est-ce possible de s’apaiser auprès des animaux, de guérir auprès des animaux ? 
 

Définition de la médiation animale

Appelée zoothérapie aux États-Unis, la médiation animale est un nom assez générique qui regroupe toutes les interventions (atelier, thérapie, animation) où l’on fait appel à un animal précis dans le but d’aider l’homme.

À la place de médiation animale, vous pourrez aussi retrouver les termes suivants : thérapie par les animaux, thérapie assistée par l’animal, zooanimation, activité assistée par l’animal ou encore atelier thérapeutique avec l’animal. 

Le but de la médiation animale

La médiation animale possède divers bienfaits. Elle est tout à fait complémentaire d’une psychothérapie ou d’un traitement médicamenteux. Selon les besoins, la médiation animale peut aider l’homme tout aussi bien pour apaiser des troubles physiques que des troubles psychologiques. 

La proximité de l’animal peut éveiller tout un tas de sensations, d’émotions nouvelles. Grâce à l’animal, la personne pourra communiquer autrement, trouver un apaisement, une sérénité, chasser le stress, les angoisses, les craintes, gagner en confiance, se sentir utile et s'ancrer dans la réalité. Prendre soin d’un animal permet de s’ouvrir au monde, d’être empathique. Mobilité, toucher, cognition et sens sont stimulés ! 

Selon votre profil, le travailleur social ou référent pourra axer la thérapie avec les animaux et les séances de médiation pour vous apporter exactement ce dont vous avez besoin.

Les acteurs de la médiation animale

Lors de la thérapie avec l’animal, trois acteurs sont présents : 
 

• l’animal évidemment, cela peut être un cheval, un chien, un chat, un cochon dinde, un lapin ou autre, 
   
• la personne qui bénéficie de la médiation et qui va interagir avec l’animal pendant la séance, 
   
• et enfin le référent. Cette personne est un professionnel qui connaît très bien l’animal et qui est formé. Il a dressé l’animal et sait comment le gérer. Cette personne sait aussi interagir auprès des publics spécifiques : seniors, personnes âgées non autonomes, personnes (enfants, adolescents, adultes) en situation de handicap mental ou physique, avec des troubles cognitifs ou des troubles neurocognitifs.
   

La médiation animale avec quels animaux ?

Le succès de la thérapie par l’animal repose justement sur l’animal d’accordage. Celui-ci ne juge pas, ne hausse jamais la voix, ne crie pas. Au contraire de l’homme, l’animal donne tout. Qu’il est simple d’entrer en contact avec lui, une simple caresse sur le museau, un échange de regard et le tour est joué.

En psychologie, il a été démontré que les enfants en contact quotidien avec un animal développent plus facilement leur affectivité, leurs émotions et leur empathie. L’animal attire (c’est l’élan à l’interaction), on s’identifie, on se projette (il développe notre empathie).

Le plus souvent, pour une activité assistée par l’animal, le chien est le plus apprécié. C'est vraiment un animal familier et facile. Nous retrouvons plus rarement les rongeurs, le chat, le lapin ou encore le cochon d’Inde. 

La médiation équine auprès de cheveux, poneys ou encore des ânes se nomme l’équithérapie. 
 

La médiation animale avec qui ?

L’atelier thérapeutique avec l’animal est géré et maîtrisé de bout en bout par un médiateur animal, un intervenant en médiation animale. C’est lui le référent. 

Issus du secteur médico-social, éducateurs ou éducatrices, les médiateurs référents sont passionnés aussi bien par les animaux que par les humains. Ils font preuve d’une grande patience, d’une capacité d’écoute et d’adaptation poussée. Ces moniteurs sociaux spécialisés travaillent en collaboration étroite avec le reste du corps médical et paramédical : éducateurs spécialisés, psycho-thérapeutes, psychologues ou encore kinés.

La médiation animale pour qui ? 

La personne qui est au centre de cette thérapie peut avoir des profils bien différents. Nous retrouvons : 
- le jeune ou très jeune public, enfants ou adolescents ;  
- les jeunes adultes, les adultes handicapés en insertion professionnelle ou pas, en dépression ou en rééducation (le profil est extrêmement variable) ; 
- les seniors et personnes plus ou moins âgées qui se trouvent aussi bien à domicile, qu’à l’hôpital ou encore à l’Ehpad ou à la maison de retraite. 

☀︎ Les enfants et les adolescents

Pour tous les enfants atteints d’une déficience particulière, mais aussi pour le jeune public en hôpital ou placé dans des instituts (IME, IMP, ITEP). Le jeune public a un intérêt tout particulier pour les animaux. La médiation animale peut donc avoir de grands bénéfices sur ce public spécifique. L'enfant autiste, l'enfant convalescent, l'enfant handicapé (handicap mental, handicap physique), l'enfant en souffrance, les enfants et adolescents ayant des troubles du comportement, la liste est longue !
 

☀︎ Les personnes âgées

Les personnes âgées et les seniors résidents en maison de retraite, en résidence, les personnes dépendantes en EHPAD ou même encore à la maison. Au contact de l’animal, les personnes âgées qui ont tendance à rester dans leur coin, à ne pas parler sont stimulées (stimulation du langage notamment) et c’est tout le corps et l’esprit qui sont éveillés, intéressés.

La présence du chien en EHPAD apporte du réconfort et de la distraction aux personnes les plus désorientées et isolées. Cognition et motricité sont travaillées grâce à des exercices simples avec le chien. La personne âgée peut se concentrer sur quelque chose de précis. Les personnes âgées handicapées, les personnes âgées dépendantes ou les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer sont stimulées et rappelées dans la réalité. 
 

☀︎ Les personnes en situation de handicap mental et/ou physique

Les personnes avec une déficience intellectuelle, les personnes ou enfants atteints d’autisme ou d’un handicap sont un public très réceptif aux animaux. Le médiateur peut intervenir en ESAT (établissement et service d’Aide par le Travail), en FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé), en MAM (Maison d’Accueil Médicalisée) ou encore en Résidence d’accueil et d’hébergement pour personnes en situation de handicap mental ou physique.
La zoothérapie a déjà fait ses preuves auprès des enfants autistes. Ces enfants ont des difficultés à communiquer. Les animaux permettent de désamorcer les angoisses, les blocages psychologiques.

Les bénéfices de la médiation animale

Via l’animal, le médiateur parvient à rentrer en contact avec la personne en difficulté. La médiation animale peut travailler sur divers domaines :

• Le bien-être, le mieux-être : la présence d’un animal calme les angoisses, les doutes, les pensées négatives, le stress. L’animal apaise, soulage. Prendre soin d’un animal, le caresser apporte de la sérénité, de la joie, du réconfort, de la gratitude, mais aussi de l’estime de soi. C’est extrêmement positif pour le moral général. On est capable de s’occuper d’un autre être que soi. L’animal provoque des sentiments extrêmement positifs d’attachement : explosion d’endorphine garantie !
   
• La motricité : au contact de l’animal, on bouge, on caresse, on lance la balle, on donne à manger, bref on s’agite et on effectue des gestes que l’on ne fait pas tous les jours.
   
• La cognition : soudain l’animal éveille l’esprit, il nous ancre dans la réalité, il permet de nous concentrer, de rester focus sur une tâche concrète. Lors d'une séance de médiation, on travaille le sensoriel. 
   
• Le langage : si l’animal ne parle pas notre langue, il ne cesse pourtant de communiquer avec nous par son comportement, son regard, ses expressions et de nous pousser à nous exprimer, à parler, à former des mots et à stimuler notre parole. Notre esprit travaille ainsi que notre compréhension. La médiation animale permet de développer les interactions sociales, de rompre l’isolement, de combattre les anxiété sociales.

La médiation animale reste pour l’instant peu encadrée en France. Les ateliers et animations proposés sont très variables. Pourtant les demandes sont bien réelles. À des fins préventives, éducatives ou encore thérapeutiques, la médiation animale peut apporter énormément. 
Un encadrement de la profession, une reconnaissance par l’État serait bienvenue. Cela pourrait ainsi apporter une certaine reconnaissance à ces ateliers thérapeutiques, mais aussi la garantie que tous les animaux intervenants soient traités, élevés et dressés dans le plus grand des respects.